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cercle 4
10 avril 2009

Chapitre 2

Chapitre Deux

chap2


Une étrange découverte.


Thierry dormait du sommeil du juste. Sans doute, les superbes tourteaux de tantôt n’y étaient pas étrangers, non plus que la goutte du père Kervadec que celui-ci ne manquait jamais de faire gouter à ses hôtes.

-Chic, un canard ! Se réjouissait Thierry.

-Attention à ne pas en abuser, si tu ne veux pas finir comme le père Larmor, souligna Thérèse. Si l’alcool est bon aux travailleurs de force, il est néfaste aux oisifs, ajouta t-elle.

Thérèse aussi s’était assoupie, emmitouflée dans son sac de couchage. Jacques, accroupi au bord de la tente canadienne 4 places, soufflait dans le vieil ocarina que lui avait offert un vieil indien (lire « Le cercle 4 contre le cercle inca »)

Dominique s’était allongée toute habillée, portant aux pieds ses souliers les plus solides. Elle ne parvenait à trouver le sommeil mâchonnant un bâton de réglisse avec la première énergie.

-Cette histoire ne me dit rien qui vaille, songeait-elle, les yeux ouverts dans la nuit noire. Il me tarde que Jacques poursuive son récit afin de savoir de quoi il en retourne.

-Dominique ! Chuchota celui-ci, délaissant pour un temps son vieil ocarina, tu dors ?

-Impossible, répondit Dominique, ton récit m’a par trop aiguisé la curiosité.

-Oui, mais je ne voulais pas inquiéter les autres. Tu sais que Thérèse a l’imagination fertile… quant à Thierry…

-Quant à Thierry ?

-Quant à Thierry, rien. Toujours est-il qu’il vaut mieux ne pas leur dire la vérité pour l’instant…

Un cri soudain retentit au cœur de la tente canadienne :

-Ah ça ! J’en étais sure !

C’était Thérèse, qui, bien loin de dormir avait tout entendu de la conversation. Elle était maintenant tout à fait debout, et les mains bien appuyées sur les hanches, prenait ce petit air têtu que chacun aimait et redoutait à la fois.

-Ah ça ! Jacques une fois de plus fait ses petits mystères. Sache mon petit ami que tu me fais beaucoup de peine.

Jacques avait lâché son vieil ocarina de surprise.

-Car, poursuivit Thérèse, par ton attitude, tu mets en danger la cohésion de notre cercle. Sache que dans un cercle d’amitié comme le notre, tout le monde a sa place, quelque soit sa taille, son poids, ou son… son imagination fertile, comme tu le dis si bien.

Elle poursuivit les lèvres tremblantes :

-Chaque aventure que nous menons, chaque enquête que nous résolvons, nous le devons justement à notre complémentarité, à notre union, qui fait que même Thierry a sa place parmi nous.

-De quoi ? dit celui-ci, émergeant d’un lourd sommeil peuplé d’étranges créatures.

Chacun rit en le voyant ainsi, même Thérèse qui avait enfilé un pull marin offert par son oncle, par-dessus sa chemise de nuit immaculée.

Jacques était songeur. Il songeait à ce que lui avait dit Thérèse. Soudain, il se leva et dit :

-Et bien, ma chère Thérèse, je suis bien obligé de reconnaitre que tu n’as pas tort, et que tu as même raison. Il se leva et se dirigea vers les braises encore fumantes du feu de joie de tout à l’heure et tendit le bras. Ses compagnons le rejoignirent, et tendirent à leur tour leur bras.

-Cercle 4 ! Commença Jacques.

-Je jure de toujours œuvrer pour la justice, poursuivit Thierry.

-Dans la bravoure et la droiture, continua Dominique.

-Pour le Christ et pour nos trois couleurs ! conclut Thérèse.

-Cercle 4 ! S’exclamèrent –ils en chœur.

Jacques fut le premier à rompre le silence qui s’était installé après cet instant solennel et renouvelé à chaque aventure.

-Et bien, mes amis, laissez moi vous raconter ce qui s’est passé la nuit dernière. Comme je vous l’ai dit, un sinistre individu est descendu de la voiture. Ils parlaient à voix basse, craignant sans doute dévoiler quelque plan. Soudain, les voilà qui s’en vont. J’aperçois leurs silhouettes s’éloigner en direction de la voiture. L’un d’eux, habillé comme un de ces maquereaux…

chap2a

-Oh ! s’exclama Thérèse, ce n’est pas une façon de s’exprimer.

-Je te prie de m’excuser, Thérèse, mais ce gars là m’a rendu furax.

-Et bien, quoi, moi j’aime bien les maquereaux du père Kervadec, ajouta Thierry.

-Allons, cessons ces enfantillages et venons-en au fait, s’impatienta Dominique.

-L’un d’eux, disais-je, poursuivit Jaques, portait sur son dos un sac dont le contenu ne bougeait plus guère.

-Le chien, s’exclama Dominique, s’en prendre à un animal sans défense, si je tenais ce misérable.

-Je ne connais guère que l’éléphant qui ne soit pas sans défenses, poursuivit Thierry.

-Allons, Thierry, crois tu réellement que ce soit le moment de plaisanter, le morigéna Thérèse.

-Laisses, dit Jacques, Thierry par son humour sait parfois rendre plus légers des moments graves.  Bien, revenons à nos moutons…

-Qui eux n’ont pas de défenses ! s’exclama Thierry.

-Ah ça, vas tu te taire, satané fantaisiste, ou vas-tu nommer tous les animaux de la crèche, et ceux de l’arche, par-dessus le marché.

chap2b

Thierry se taisait maintenant tout à fait. Jacques reprit son récit :

-Je n’eus que le temps de m’agripper à la roue de secours, tentant de résister du mieux que je pouvais aux assauts des nids de poule et autres imperfections de la route. Soudain, alors que je voyais s’éloigner les reliefs familiers de la cote, un bruit retentit, comme une explosion.

-Les misérables, le chien ! s’exclama Dominique.

-Heureusement non Dominique, lui répondit Jacques. Un pneu avait simplement éclaté, victime du mauvais état de nos routes.

-Il est vrai que ce n’est pas en Allemagne qu’on verrait cela, dit Thérèse, qui avait pour la patrie de Goethe le plus grand respect.

-C’est vrai, Thérèse. En tout cas, me voilà obligé de descendre de mon inconfortable siège de fortune si je ne veux pas être découvert. Je n’ai que le temps de sauter dans un fourré tout proche en priant que ce ne soit un buisson d’orties.

-Je déteste les orties, dit Thierry.

-Et elles te le rendent bien, s’amusa Jacques. L’homme à la mine louche et pour tout dire méditerranéen sortit du véhicule un cric à la main.

-Que le grand cric me croque ! coupa Thierry.

Tout le monde fut d’accord pour attraper ce dernier, lui attacher les mains derrière le dos et lui coller sur la bouche un large morceau de scotch afin que notre héros du jour, ou plutôt de la nuit, puisse terminer son récit.  

-Bien, je reprends. Bien caché dans les fourrés, je vis l’homme aux chaussures noires et blanches démonter le pneu incriminé et le remplacer par mon perchoir provisoire. Je l’entendis distinctement dire :

-A ce train là, nous ne serons jamais à temps au château d’Ingleshire, pour la rançon.

Le père Larmor n’a rien trouvé de plus malin que de répondre :

-Surtout quand ce train là est une automobile.

Thierry malgré le scotch éclata de rire.

-C’est tout ce que j’ai entendu, se désola Jacques. Le château d’ingleshire. Ces misérables avait tôt fait de prendre la poudre d’escampette. Et moi, je n’avais plus qu’à rentrer à pied chez l’oncle Kervadec.

-Pendant que nous nous faisions un sang d’encre, souligna Thérèse.

Dominique, seule, restait silencieuse…

-Le château d’Ingleshire. .. dit elle d’un air mystérieux… n’est ce pas ce nid d’aigle situé sur l’ile de Morte peine ?

-Mort… Mortepeine… bredouilla Thérèse. Thierry lui, avait tout à fait cessé de rire.

-Mortepeine ! Mais oui, tu as raison, ma brave Dominique. Je savais que je connaissais ce nom…

-N’est pas à proximité de cette ile qu’il y a eu de nombreuses disparitions dans la région ? demanda Thérèse.

-Tout à fait, répondit Dominique. Et moi, il ne me fait pas peur ce château, et pas plus que tous les fantômes qu’on dit y habiter. Je suis sure qu’il n’y a pas plus de fantômes sur cette ile que de cheveux sur le caillou du père Kervadec.

-Tu as raison, Dominique, dit Jacques. Je propose que nous y allions tous, dés demain matin.

-Et pourquoi attendre demain matin, affirma Thérèse qui avait maintenant remplacé sa chemise de nuit par un pantalon corsaire beige qui la laissait maitre de tous ses mouvements.

-Tu as raison, Thérèse ! En route, les amis !

Nos compagnons marchaient depuis quelques minutes quand Thérèse porta ses mains

à la bouche :

-Flûte,  nous avons oublié Thierry !

chap2c


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