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cercle 4
17 avril 2009

Chapitre 3

Chapitre Trois

chap3


 De mystérieuses disparitions.


Le brave homme avait le visage clair et franc de l’honnête travailleur de la mer. Ce n’était pas un de ces voyous blanchâtres et malingres que méprisait Thérèse. 

-J’aime encore mieux me faire petite sœur en Afrique noire que côtoyer de tels misérables, répétait elle en toute occasion.

Rien à voir non plus avec ces brutes avinées qui, à peine sortis du sordide atelier d’usine allaient claquer leur pauvre pécule dans quelque bouge infâme…

Non, c’était un homme du sel et du vent, du grand large et des profondeurs, en un mot, un sacré pécheur de bigorneaux. Il s’évertuait à piquer le gastéropode avec son canif quand notre troupe bien connue s’approcha de lui.

-Dites moi, brave homme, lui demanda Jacques avec l’aplomb des hommes de sa race, pourriez vous nous indiquer comment atteindre l’île de Mortepeine ?

-Vindiou, s’exclama l’homme en se grattant sa grande barbe blanche, vous êtes donc ben fatigués de vivre à votre âge !

-Ah ah, pas du tout, il se trouve que nous avons un petit compte à régler avec un kidnappeur de chien.

-Un kidnappeur de chiens ! Ainsi, c’est maintenant le tour de nos braves compagnons à quatre pattes de faire les frais de l’appétit du monstre sanguinaire de Mortepeine, se lamenta t-il.

-Et bien je vais lui montrer de quel bois je me chauffe, moi, ce monstre sanguinaire, s’exclama Dominique, qui décidément n’avait pas froid aux yeux.

Le brave breton toujours prompt à croire en ces sornettes superstitieuses poursuivit :

-Ah ça vindieux, ne confond pas courage et inconscience, ma petite, car il se passe depuis le début de l’été de biens curieux évènements.

chap3a

Thérèse qui n’aimait pas qu’on parle par énigme s’emporta :

-Allez vous cesser vos sornettes et parler le langage de la clarté, pesta t-elle. Nous avons une enquête à mener et n’avons que faire de vos élucubrations, qui, soit dit en passant sont tout à fait typiques de la Bretagne arriérée et empreinte du paganisme le plus archaïque.

Le pécheur, blessé dans on orgueil mais qui savait reconnaitre la voix de la raison écrasa entre ses doigts le malheureux bigorneau. Il baissa les yeux et avoua :

-Vindiou, dit –il en se tartinant une tartine de saindoux, je vais vous dire tout ce que je sais. Les problèmes ont commencé avec la venue d’étrangers.

-je m’en serais douté, triompha Jacques. Combien étaient- ils ?

-Quatre. Vêtus comme l’as de pique à la manière de ces pédérastes qui swinguent en anglais.

-Je vois le genre, ricana Jacques. Et bien, où t’en vas-tu, Dominique ?

En effet, celle-ci marchait déjà en direction du grand large d’un pas décidé, le poing levé.

- Trouver cette troupe de dégénérés et leur exprimer ma façon de penser.

-Ah, notre brave ami a raison Dominique, ne confond pas courage et précipitation. Si nous voulons monter à l’assaut de cette forteresse, il nous fait un plan. Et un bon.

-Soyez prudents, les enfants, recommanda l’homme de la mer, de nombreuses disparitions ont eu lieu. Des enfants. Comme si métèques et fantômes s’étaient entendu pour toucher au cœur notre nation dans ce qu’elle a de plus précieux : sa jeunesse.

chap3b

Thérèse éclata en sanglots en tapant du pied :

-Ah les misérables, je ne supporte pas qu’on fasse du mal aux plus faibles. Jacques, je t’en prie, courons vite à leur secours, fantôme ou pas fantôme.

A peine eut-elle prononcé ces derniers mots qu’une plainte semblant venir de nulle part retentit sur le petit port, bientôt enveloppé de brume.

-Mon Dieu, ce cri me glace les sangs ! Qu’est ce donc ? demanda t-elle.

Le breton, sans doute conditionné par les légendes de bonnes femmes qu’il entendait pendant les veillées de sa jeunesse, porta ses mains à ses oreilles :

-Vindiou ! vindiou, voilà que ça recommence. Mais cela ne cessera t-il donc jamais ? Qu’avons-nous donc fait pour mériter une telle injustice.

Jacques, impressionné, ne laissa rien paraitre.

-Reprenons nos esprits, les amis. Il n’est de mal qui ne se combat ! Affirma t-il crânement, alors qu’au fond de lui, le doute s’immisçait. Mais il se reprit rapidement :

-Alors, le cercle 4 serait-il composé de couards et de lâches ? Le cercle 4 ne saurait –il pas trouver une explication rationnelle à ces mystérieuses disparitions ? Oui, il y a du danger ! Oui, il y a du mystère ! C’est justement parce qu’il y a du danger et du mystère que nous devons reprendre nos esprits, car si nous ne le faisons pas, qui le fera ?

Il regarda la foule de badauds terrorisés qui s’était approchée d’eux :

-Ces braves paysans comptent sur nous. Partout où la Justice et la Raison sont menacées, nous nous devons d’agir. Il porta ses mains en éventail :

-Cercle 4 !

-Cercle 4,, répondirent en écho nos petits amis.

Lorsqu’ils quittèrent le quai, on vit de nombreuses vieilles se signer sur leur passage.

-Dieu les garde, marmonna la mère Le Coadic.

Oui, Dieu les garde. Ils allaient bien en avoir besoin.

Quel mystère nos amis vont ils découvrir?

Comment vont ils aborder sur l'ile maudite?

Les paysans, braves mais rustres, vont ils enfin entrer sur le chemin de la modernité et de la civilisation, renoncer à leurs superstitions stupides, et oublier leur baragouinage débile qu'ils osent nommer langue?

La mère Le Coadic va t-elle enfin faire soigner ses trop nombreuses varices?

Thérèse va t-elle trouver une boutique où ils vendent ces... hum... comment dire... ces petits tubes très absorbants dont ont besoin toutes les femmes modernes et bien de leur temps?

Thierry va t-il enfin digérer?

Vous le saurez en lisant le chapitre 4 des aventures du cercle 4: "La ruse de Thérèse".

Nous avertissons d'ores et déjà nos amis les plus jeunes ou les plus sensibles. Les chapitres 4 et 5 que vous lirez prochainement contiennent des passages particulièrement violents et/ou olé-olé! Alors, ne manquez pas et patati et patata!

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Commentaires
M
Ce sera donc un chien.<br /> Merci Marguerite.
M
Cher monsieur Mystère,<br /> <br /> J'hésite à voter... Le vote des femmes, qui n'existait pas quand j'étais encore une jeunesse, me plonge, aujourd'hui encore, dans le trouble. Comment choisir ? Lors des dernières présidentielles, c'était déjà bien difficile. Et il y avait, ce me semble, un ténia parmi les candidats... Je me demande même si ce n'est pas lui qui a gagné. Je m'égare, pardonnez-moi. <br /> Pour nos jeunes amis, je ne sais pas pourquoi, je voyais plutôt une taupe. Ce genre de taupe qui feûge, le soir, au clair de lune. Oui, une taupe qui feûge. <br /> Je m'éparpille à nouveau, vraiment désolée.<br /> Bon, faute de taupe (même si je ne désespère pas de vous voir changer d'avis)je vote pour le ténia, une fois n'est pas coutume.<br /> Votre fidèle lectrice,<br /> Marguerite.
M
Mon père,<br /> les chardons sanglants qui pourissent au fond de mes bottes sont la preuve de mon entier dévouement à votre cause pour la seule vraie foi.<br /> Marguerite, <br /> ah, quel prénom qui sent bon la fraicheur de nos jeunes années! <br /> Sachez d'ores et déjà que j'hésite entre deux compagnons pour être celui qui accompagnera nos metits amis:<br /> Le ténia de Thierry.<br /> Le chien kidnappé du premier chapitre.<br /> Je vous engage à voter pour celui qui accompagnera nos amis.
M
Cher mr Mystère,<br /> Après une relecture attentive des trois premiers chapitres, je tiens à pointer (du doigt) une incongruité, voire même un manquement.<br /> Oh bien sûr, nos quat'zamis aiment les bêtes, ils sont prêts à tout pour se porter à leur secours, et c'est tant mieux.<br /> Cependant, il ne vous aura pas échapper qu'ils vivent leurs trépidantes aventures sans avoir à leurs côtés un fidèle compagnon. Une bête, quoi, qui leur offrirait réconfort et tendresse inconditionnelle. Qui pencherait la tête en gémissant doucement, qui tendrait la papatte pour les consoler et tutti...<br /> Je vous laisse y songer, Monsieur Mystère, mais de grâce, offrez à nos vaillants camarades la présence si précieuse d'un animal (de votre choix). Dans l'attente impatiente de découvrir les prochains chapitres, je reste votre fidèle lectrice,<br /> Marguerite.
A
Les deux mon fils, la lueur de l'un éclairera le fourreau de l'autre...
cercle 4
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